Cie Karanbolaz

In karanbolaz, kosa sa?
In zaksidan zétoil.
Saminm sa.

La compagnie Karanbolaz, dirigée par Sergio Grondin, existe depuis 2011. Elle investit l’art de la parole dans une direction volontairement contemporaine et théâtrale. Travaillant à renouveler les codes de l’oralité, elle interroge la place du conteur et du récit.

LA DÉMARCHE

La compagnie travaille principalement sur une prospection artistique du territoire : investir un lieu, et à partir des matériaux collectés, donner corps à un récit, qui transcende le lieu. Récit fait de petites histoires aux grandes portées, de quotidiens singuliers, de la parole des sans voix. On parle ici de théâtre documentaire, de réalité fantasmée, impliquant une écriture proche de l’oralité. S’adresser à tous et à chacun en même temps. Une démarche populaire, collective, cathartique. 

À LA CROISÉE DES ARTS

Pour chaque création, des périodes de recherche avec d’autres artistes (metteurs en scène, musiciens, dramaturges, vidéastes, graphistes, plasticiens, etc.) sont mises en place avant la confrontation au public. Pour que cette démarche soit possible, la compagnie tisse depuis des années des partenariats avec de nombreux artistes, salles, théâtres, lieux inhabituels, afin de se constituer un large éventail d’espaces et de possibilités de travail.

PROJETS DE TERRITOIRE

Karanbolaz souhaite s’implanter durablement afin de créer un lien durable entre un artiste, un territoire et ses habitants. Il s’agit donc d’essayer de créer du désir, de la curiosité, faire tomber des barrières, changer les idées reçues et les regards des uns sur les autres, créer des échanges au présent.

En plus du collectage, cette démarche s’appuie sur l’implication des habitants dans la création, des soirées de rakontaz dans les quartiers, des ateliers du spectateur. Prendre le temps d’un aller-retour entre territoire et travail artistique, afin que chacun nourrisse le second.

FORMATION

La compagnie propose très régulièrement des sessions de professionnalisation / formation / recherche autour des arts de la parole, pour un public de conteurs et comédiens expérimentés (Label Parol). Elle s’adresse également aux amateurs et aux publics scolaires et universitaires, et intervient en milieu carcéral, en partenariat avec des professionnels de l’oralité.

EVENEMENTS CULTURELS

Depuis 2013, Karanbolaz propose un évènement annuel autour de l’oralité: Label Parol. Sous cette appellation ont lieu des résidences d’aide à la création, des ateliers de formation, et surtout un temps fort de diffusion de spectacles en salles et en décentralisation. Chaque année, un spectacle original est créé à l’occasion de Label Parol. Les deux premières éditions ont été organisées en collaboration avec le CDOI – Théâtre du Grand Marché. Depuis 2014, Label Parol est devenu un festival itinérant, prenant place dans des lieux d’accueil inédits, désireux d’aller à la rencontre de publics éloignés de la culture.

Depuis 2016, des journées d’ateliers Label Parol sont aussi organisées hors de la Réunion (île Rodrigues, Madagascar).

SERGIO GRONDIN

Sergio Grondin, conteur, comédien, auteur, monte en dix ans une dizaine de pièces. En 2012, il crée la compagnie Karanbolaz, dédiée aux Arts de la Parole.

Dès le début de son parcours artistique, il questionne le conte réunionnais et œuvre pour son renouveau. Figir d’fami, sa première création, invite le récit contemporain sur un territoire où la parole contée est principalement traditionnelle. Cette création, qui mêle art vidéo et musique traditionnelle, est accompagnée par le Centre Dramatique de l’Océan Indien, par le regard de Pascal Papini, alors directeur du théâtre.

Commence alors un cycle de collaborations artistiques, en région et hors-département. Il crée notamment avec Alfred Spirli (musicien de l’ARFI) et la plasticienne Gabrielle Manglou, un ciné-concert insolite baptisé 24 Cancan Tatou. En 2010, il est l’artiste invité du festival Rumeurs Urbaines (Colombes) qui lui donne carte blanche pour deux créations : Terre Transit et Vavangèr(s).

Soutenu par Le Séchoir (scène conventionnée de St-Leu), où il est Artiste Associé pendant trois ans, il créera, à l’occasion de la dixième édition du Leu Tempo Festival, Les Petits Artisans du Désordre, récit-concert-punk avec le musicien électro Yann Costa, renforçant sa volonté d’abolir les distances entre les différentes formes d’art. Il collabore depuis à chaque édition du festival.

​C’est sur une des éditions qu’il rencontre l’équipe de CPPC (Centre de Production des Paroles Contemporaines) qui lui propose de collaborer à Le Cabaret de l’Impossible, spectacle qui lui assure une belle visibilité sur le territoire national. Artiste collaborateur CPPC depuis 7 ans, il participe fidèlement à chaque édition du festival Mythos (Rennes).

​Dans sa volonté de défaire les frontières qui séparent oralité et espace théâtral, il entreprend en 2013 une réflexion commune autour de sa création Kok Batay avec le metteur en scène David Gauchard. Accompagné du musicien électro Kwalud, la pièce confirme sa position d‘auteur et de comédien. Accueillie notamment à La Manufacture (Avignon) et à la Maison des Métallos (Paris), Kok Batay rencontre un beau succès public, presse et critique.

Ses créations s’exportant depuis quelques années déjà hors des limites du territoire réunionnais, c’est en tournée en Roumanie que lui vient l’envie de monter Les Chiens de Bucarest. Accompagné par l’équipe artistique de Kok Batay, c’est pour l’auteur une première expérience d’écriture sur un thème hors de La Réunion.

​2013 est aussi la première des deux années de collaboration en tant qu’Artiste Associé avec le Centre Dramatique de l’Océan Indien (CDOI). Cette collaboration s’étend bien au-delà puisque le CDOI accompagnera plus de la moitié de ses créations.

C’est avec la collaboration du CDOI qu’il monte un festival de l’oralité, Label Parol. Temps fort dédié à l’expérimentation et à la diffusion, le festival participe à la création de deux pièces remarquées: Zorey (2015) et En Attendant Dodo (2016), sa première création jeune public ; et première expérience en tant que metteur en scène.

En Attendant Dodo est accueillie l’année de sa création à La Chapelle du Verbe Incarné (Avignon).

En 2017, il travaillera à la direction artistique de la prochaine création de la compagnie Baba Sifon, Kala, en tant qu’auteur et metteur en scène. Il s’associera au conteur Eric Lauret pour une création inspirée des nouvelles de l’auteur danois Jørn Riel, La Vierge froide.

2018 sera l’occasion d’une nouvelle collaboration avec David Gauchard et Kwalud autour d’une création pour un musicien et deux comédiens : Maloya. Il travaillera également à nouveau en tant que metteur en scène à une adaptation d’un roman d’Ali Zamir, Anguille sous roche.

LE COMPAGNONNAGE

GAD BENSALEM
Un regard plus au sud

Située au cœur de l’Océan indien, l’ile de la Réunion est riche d’une culture puisée à la source des territoires qui l’entourent. Son nom raconte son histoire, marquée dès la prime occupation de ses terres, par un brassage de peuples malgaches, européens, asiatiques, indonésiens, africains. 

Réunionnaise, la compagnie Karanbolaz l’est de ce façonnage là. Raison pour laquelle l’opportunité d’un premier compagnonnage nous fait naturellement porter le regard vers l’ouest, vers Madagascar, vers cette grande île qui offrit à la Réunion ses premiers enfants.

Le projet associatif de la compagnie défend l’éclectisme, la parole plurielle, la dissonance des voix : aussi, c’est avec un artiste malgache, issu de la jeune et prometteuse scène slam, Gad Bensalem, que nous souhaitons nous engager dans ce dispositif d’accompagnement et d’échange.  Entre deux pays frontaliers – n’était-ce que cette portion d’océan qui nous sépare – l’enjeu est aussi de privilégier la coopération régionale pour que notre petite ile respire plus large, plus profond, plus loin.  

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